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Qu’est ce que l’éducation artistique au cinéma ?

(Paru en Novembre 2016)

Dans le but d’articuler différentes pratiques d’éducations artistiques au cinéma et une réflexion sur ses enjeux, Natacha Cyrulnik, documentariste qui a notamment pratiqué 10 ans d’ateliers audiovisuels avec les habitants de la Cité Berthe de La Seyne-sur-mer, et qui est par ailleurs enseignant-chercheur au sein de l'université d'Aix-Marseille et du Laboratoire UMR Prism (Perception, représentations, image, son musique), propose de définir ce qu’est l’éducation artistique au cinéma.

L’idée de ce manuscrit est de rassembler aussi bien des pistes de réflexion que des références pratiques pour l’éducation artistique au cinéma.

Il s’adresse donc aux porteurs d’actions pédagogiques : enseignants de différents niveaux scolaires (écoles, collèges, lycées, universités), aux jeunes réalisateurs à qui l’on confie très tôt l’animation d’ateliers et aux responsables de salle qui accueillent des dispositifs scolaires en faveur du cinéma. Certains de ces acteurs souhaitent se nourrir de l’expérience des autres et étayer leur démarche par une recherche théorique. Comment intervenir ? Comment nuancer les dispositifs ? Comment les faire évoluer avec le temps pour toujours mieux s’adapter ?… Dans l’esprit d’une "recherche-action", le texte tente de relier la pensée à la pratique et vice-versa.

L’auteur confie :

"Si j’ose écrire ce texte aujourd’hui c’est parce que j’ai souvent reconnu mon expérience personnelle dans les propos que tenaient d’autres personnes également chargées d’éducation au cinéma. Elles vivaient les mêmes interrogations ! Mes quinze ans d’expériences dans les rues de la cité Berthe de La Seyne-sur-Mer, qui se sont prolongés depuis à d’autres territoires et à leurs habitants, témoignent d’un investissement sur le terrain. Dès les premières années, j’ai éprouvé le besoin de mieux comprendre ce qui se jouait quand je débarquais avec ma caméra et me trouvais face à ces gens ; je me suis alors engagée dans un travail de recherche universitaire. Ensuite, j’ai parcouru la région PACA durant presque deux ans pour le pôle régional d’éducation artistique au cinéma afin de voir l’ensemble des ateliers qui s’y déroulaient (plus particulièrement sur le territoire où opère l'Alhambra Cinémarseille, à savoir de la Camargue à Porquerolles). Et il m’a semblé légitime, voir nécessaire, d’écrire ce texte qui aiderait d’autres acteurs à ne pas repartir de zéro à chaque nouvel atelier engagé…"

 

L’état des lieux des différents dispositifs (Agamben, 2006) qui existent dans ce cadre permettra de mettre à plat les différentes situations possibles, que ce soit dans une salle de cinéma en tant que spectateur dans le cadre des dispositifs scolaires, comme dans celui d’un atelier audiovisuel au cœur d’une cité. L’inventaire de ces dispositifs permet de d’envisager des méthodologies en même temps que des territoires. Si les dispositifs scolaires ont déjà donnés lieu à quelques publications (Bergala, 2006), ceux d’ateliers le sont beaucoup moins.

 Ce qui se joue de manière individuelle et collective pour un participant d’atelier audiovisuel s’inscrit dans une forme de cohésion sociale dans la mesure où il est obligé de se positionner au sein de son groupe et de son environnement. Si les situations ne relèvent pas toutes de la politique de la ville, les interrogations et les enjeux de ces propositions pédagogiques tendent à définir une articulation entre intime et universel (Menger, 2002; Meirieu, 2003) local et global (Appaduraï, 2005), qui aide l’individu à mieux trouver sa place dans la société.

L’éducation au cinéma tient de l’expérience que l’on en fait, mais aussi de connaissances et d’esprit critique (Meirieu, 2003 ; Porcher, 2006),  qui se développent. Nous insistons sur l’importance de cet acte de création comme moteur pour toute personne en tant qu’individu mais aussi collectivement. C’est l’hypothèse que nous faisons ici : l’expérimentation de la dimension de création artistique au cinéma aide à mieux "être-au-monde" (Schaeffer, 1999) à travers un processus de création d’une œuvre, de soi, et de son monde... En tentant de définir des méthodes d’apprentissage au cinéma, c’est aussi un éveil citoyen qui est en jeu.

 

Ce livre a déjà été présenté le :

- en 2011 à L'Alhambra à Marseille

- en 2012 à la villa Arson pour l'éclat à Nice

- le 30 Mars 2014 à l'Institut de l'image à Aix-en-Provence

- le 20 Août 2014 lors d'une master class au festival FIFAK de Kélibia en Tunisie

- le 3 décembre 2014 à 10h30, dans le cadre du festival Tout Court à Aix-en-Provence.

- le 20 mai 2016 à 14h dans le cadre de la formation organisée par l'association Kyrnéa au CNC à Paris

- le 10 novembre 2016 dans le cadre du Festival Image de ville, "Cinéma et architecture pour le jeune public", cette rencontre est l’occasion d’un échange et d’une réflexion commune autour des pratiques d’éducation artistique au cinéma et de diffusion de la culture architecturale en direction des jeunes publics (ateliers, dispositifs scolaires...). Avec la participation de Natacha Cyrulnik, enseignante et chercheur, Mireille Sicard, directrice de la Maison de l’Architecture et de la ville (MAV) Isère, en partenariat avec le pôle régional d’éducation artistique au cinéma et à l’audiovisuel Paca et la maison de l’architecture et de la ville (MAV) Paca, à la salle Armand Lunel de l’Institut de l’Image à la cité du livre d’Aix-en-Provence. 

- le 11 Novembre 2016 à 11h, dans le cadre du Festival Image de ville, « Des cités et des paroles » avec Natacha Cyrulnik, une exploration de quinze années à filmer les cités de la région, à la rencontre des jeunes pour écouter leur parole. Retour sur les films qui ont jalonné ce parcours. 

- suivie de la projection de «Adieu Berthe !» (2015, 39’), Ce film est le dernier volet sur l’évolution urbaine et humaine de la cité Berthe de La Seyne-sur-Mer, après 14 ans de films tournés au sein de cette cité. Il est issu de sa série documentaire intitulée "Habiter le territoire", à la salle Armand Lunel de l’Institut de l’Image à la cité du livre d’Aix-en-Provence.

- le 17 Novembre 2016 à 14h, en ouverture de la manifestation pour les 25 ans de Passeurs d'images, au Cenquatre à Paris.

- le 18 novembre 2016 à 11h, dans le cadre du Festival Image de ville, « La jeunesse - films sur... films de... », Des films sur la jeunesse. Les films de jeunes cinéastes. Mais qu’en est-il des films faits par les jeunes eux-mêmes ? Cette journée est l’occasion de faire dialoguer trois expériences locales pour interroger la pratique d’ateliers d’écriture et de réalisation de films avec des jeunes, avec Natacha Cyrulnik, Tahar Chikhaoui et Adam Pianko qui témoignent de leurs expériences, au théâtre de la cité à Marseille. 

- le 19 Novembre 2016 à 14h, dans le cadre du Festival Image de ville "Film en chantier", "Dans la peau d’un Kaïra" de Natacha Cyrulnik.

 

Après 15 ans à filmer dans plusieurs cités du sud de la France, l’idée consiste à dresser un portrait de ce que peut être la vie au quotidien des jeunes qui y vivent et que l’on a trop tendance à stigmatiser sous le nom de Kaïra (“racaille” en verlan), au théâtre de la cité à Marseille

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